mercredi 21 décembre 2011

Le Shopping du Père NoHell


Qui dit période de fêtes dit souvent claquage de thunes en règle, toute considération païenne en dehors, faut bien avouer que Noël rime souvent avec petits changements de setup pour nous autres techniciens de l’ombre. Ainsi donc, je me disais qu’une petite revue des nouveautés estampillées Audio-Pro de cette année 2011 était opportune, alors certes ça ne vous servira sûrement pas à combler de bonheur le petit cousin de 7 piges, mais comme il faut bien penser à soi de temps en temps, peut-être cette liste vous aiguillera-t-elle vers de nouvelles perspectives d’achat ! C’est parti pour un petit listing des produits qui m’ont marqué cette année… Naturellement, il ne s’agit que de produits que j’ai pu essayé, voire que j’utilise chaque jour.

Flux Pure Analyzer


Eh oui, il ne faut pas oublier que ce 1er janvier 2012, le petit monde du son à la TV connaîtra le bousculement de cette obscure norme communément appelée EBU-R128. Si cette nouvelle méthode de mesure pourra très bien faire l’objet d’un futur article, il faut en retenir les 3 nouveaux joujous que cela nous impose : Le Loudness integrated, le LRA Loudness Range, et le dBtp, alias True Peak. Autant dire que l’on doit repasser à la caisse pour disposer des outils de mesure actualisés pour l’occasion. Outre les solutions Hardware aussi onéreuses que très fiables (RTW en tête), ce sont nos amis français de chez Flux qui ont créé la surprise avec leur tout nouveau Pure Analyser. Solution logicielle hyper-puissante, il propose, outre le module « metering » permettant de se mettre à jour par rapport à l’EBU-R128, un ensemble complet de mesure très exhaustif : spectrogramme, phase, mesures statistiques, pouvant se décliner sous des setups différents : mastering, mix, cinéma, vérif’ PAD etc… Rien de bien original me direz-vous, mais c’est sans compter la science et la puissance de calcul de l’outil, qui offre des mesures d’une finesse incroyable, un simple coup d’œil sur le vector-scope est assez révélateur, même dans les basses, la définition est au taquet. En outre, le logiciel est très tourné vers l’avenir, paramétrable à l’infini, il offre également un protocole de communication wifi/Ethernet, permettant par exemple d’utiliser un MacBook pour afficher en plein écran les mesures d’un mixage effectué sur une autre station (Mac Pro par exemple). Autant dire qu’avec ce type de config’, on se rapproche d’une solution dédiée comme chez RTW, mais en plus sexy (interface graphique très jolie), en plus riche, en plus paramétrable, en plus évolutif, etc… etc… Flux signe à mon sens une nouvelle référence ! Attention cependant, le soft est TRES gourmand en ressources CPU et graphiques, disposer d’un bon laptop dédié à cette tâche est à mon sens une juste mesure. Comptez 420 euros pour le soft + option metering, et ajoutez 150 pour l’option multi-canal.

ProTools  10

Upgrade ultime qui hisse enfin ProTools à l’égal de la richesse de contenu d’un Nuendo, il est également, après une 9ème mouture très importante pour le passage au « natif », un upgrade de stabilité et de puissance. Au programme, le fameux auto-clip gain, bien connu des adeptes de Steinberg et redoutable pour le montage son, la mise en cache des sons en RAM, qui offre une réactivité du système étonnante, un ADC qui se multiplie par 4 (comme s’ils n’avaient pas pu le faire avant…), des fades en temps réel (même remarque…) , et un plug-in made in Euphonix que je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer. Plus intéressant, le passage au 32bits/track et 64bits/mixer, qui améliore sensiblement le rendu sonore en cas de sessions très chargées et de bas niveaux, une excellente nouvelle, que j’essaierai à l’avenir d’illustrer par quelques extraits comparatifs entre PT10 et une ancienne version. Ajoutez à cela un PT HD Native qui fait de plus en plus l’unanimité et des nouvelles solutions HDX basées sur DSPs ahurissantes de puissance, et vous avez désormais une solution complète et adaptée à tous les budgets. Ca aura pris du temps, mais désormais Pro Tools est devenu une plate-forme sans compromis. Seul bémol, comme toujours chez Avid, le prix ! 250 boules l’upgrade de PT9 vers PT10, et 500 de plus pour la version HD… A peine un an après la dernière mouture, c’est tout simplement abusé. Mais quand on aime…

Native Instruments Komplete 8
500 misérables euros… une somme certes ! Mais qui ici, s’investit les yeux fermés, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de la suite logicielle musicale la plus « Komplete » jamais vue. A lui seul, Kontakt 5 peut recouvrir 70% des besoins pour la composition, un sampleur façon usine à gaz bien fourni en banques de son de qualité. Ajoutez à cela des applications plus orientées vers l’enregistrement comme Guitar Rig, des synthés à foison (absynth, FM8, Massive, Reaktor), des pianos et des batterie de toutes sortes, et vous avez un ensemble logiciel monstrueux, qui vous demandera un temps considérable avant d’en maîtriser les aboutissants. Et pour le double du prix, Native Instruments vous offre… tous ses logiciels… ni plus ni moins. Livrée carrément sur un disque dur externe, cette version « Komplete Ultimate » offre encore plus de librairies VSTs et d’instruments différents, parmi lesquels on retrouve notamment le très bon « Session Strings Pro », particulièrement adapté à l’univers musical cinématographique. Avec un package pareil, c’est le travail de toute une vie qui s’offre au compositeur… mais pas forcément au débutant, qui sera assez déboussolé quand il ouvrira Kontakt 5 pour la première fois. Personnellement je maîtrise désormais la bestiole, mais ça m’aura demandé pas loin d’une année d’essais en tout genre et de perfectionnement en langage midi. En tout cas, Komplete est presque un indispensable pour tous les corps de métier du son, parfois quand un client me suggère qu’à un tel moment du film, il verrait bien une petite phrase de violoncelle, le fait de pouvoir l’apporter en une poignée de minutes, ça fait briller en société moi j’vous l’dis ! Les instruments VSL ou Eastwest sont objectivement plus qualitatifs, mais à des tarifs qui n’ont absolument rien à voir, et qui n’intéresseront que les compositeurs confirmés en quête de la solution sans compromis.

 La série Artist d’Avid.
Changement de couleur et rachat d’Euphonix par le grand manitou du Tootools, la série autrefois nommée « MC » se drape d’une nouvelle parure, et actualise un peu son lot de fonctions déjà assez épatante, le protocole de communication EUcon ayant déjà fait ses preuves. On y retrouve l’Artist Mix, qui s’apparente dans le fond à une Command8 ayant fait son régime Ducan, avec ses potars/faders aftertouch franchement bien construits, et son petit lot de raccourcis bien pratiques. L’Artist Control reprend la même recette sur 4 tranches, et vient compléter le tout par un superbe écran tactile, sur lequel j’ai passé un temps fou durant le dernier Satis, et qui franchement m’a bluffé à tous les niveaux. 
Tout le Channel Strip est accessible, le contrôle des plugs est excellent (j’ai pu tester les EQs Waves, Sonnox et Flux), et surtout, le système de « keys » entièrement (et facilement) configurable est mortel, on peut TOUT mettre sur ces touches virtuelles, raccourcis, macros, processing… Consolidate, Write to all enabled, bounce to disk, j’en passe et des meilleures. Le preset d’usine pour ProTools est déjà pléthorique, mais une fois qu’on y ajoute toutes ses petites habitudes, mine de rien, on peut gagner une heure de taf par jour. Le Wheel Jog est super également, utilisable pour zoomer, pour transporter, pour nudger, pour banker, pour presque tout en fait… Et ce qui fait aussi la différence, c’est cette sensation de précision qui émane de l’ensemble, on fait vraiment ses niveaux à la chouille de dB près, et pas d’accident possible avec l’aftertouch ! Nul doute que l’ensemble se dompte avec les heures, surtout l’interface tactile, mais on prend vite ses marques et ses nouvelles habitudes, et on peut presque se passer de clavier pour mixer ! Le clou du spectacle, le prix ! 2500euros pour mix+control… Bon… euh… bah ouais, peut-être un jour ? :(

Du côté des enregistreurs portables… (que j’ai hâte d’essayer)
Bah oui, ça doit commencer à se voir, mais je suis assez fétichiste de ces petits machins semi-pro, qui d’années en années se font de plus en plus remarquer sur les tournages à petit budget. Cette année, c’est 2 marques pionnières qui relancent la danse, tout d’abord avec le nouveau Tascam DR100 (mk2 donc), qui ne change pas beaucoup sur la forme, mais promet des préamplis de meilleure qualité, mais aussi et surtout une entrée numérique ! Ce qui le met enfin sur le même pied du podium qu’un Sony D50. A essayer donc, mais l’ancienne mouture était déjà de bonne facture, châssis métal, interface coolos etc… Avec ses 2 préamplis sur XLR, son alim’ fantômes, ses 2 micros switchables omni/cardio et son entrée sp/dif, gageons que ce petit Tascam fera le bonheur des aventuriers du court-métrage !


Plus exotique avec son look façon Minority Report, le Roland R26 a clairement une belle gueule, mais pas d’entrée numérique… Oubli assez piégeux qui fera sans doute plier les ventes, mais l’intérêt est ailleurs, car ce petit truc peut enregistrer jusqu’à 6 pistes simultanées ! On imagine la captation d’une répet’ avec le couple XY intégré, 2 statiques externes, et pourquoi pas un autre micro stéréo (ou un synthé, ou un iPhone, ou une drum-machine) câblé sur l’entrée mini-jack. Bref, plus orienté musicien donc, mais une flexibilité qui pourra faire le bonheur des nomades.


Voilà, c’est tout pour cette année ! (et c’est déjà pas mal)

mercredi 7 décembre 2011

Maître micro, sur sa suspension perchée...


"Oublie pas de mettre ton bonnet!" me disait maman, tandis que je sortais emmitouflé de la tête au pied pour gagner les sentiers de l'école... Ces paroles (qui ne m'enchantaient guère à l'époque!) résonnent encore dans ma tête lorsque je prépare mes ustensiles de tournage.

Que ce soit sur le terrain ou en studio, le sondier se retrouve sans cesse confronté au problème du "bon, comment je vais l'attacher lui..." Je parle bien sûr des pinces et autres suspensions micros. Des micros de toutes formes, de toutes longueurs, et avec des diamètres différents s'il vous plaît! Si les formes "standard" existent (dynamique type SM57, canons, statiques petite membrane), il est parfois difficile de s'y retrouver lorsque vient le moment fatidique de l'achat, qui représente bien souvent un investissement non-négligeable. Aussi est-il important de considérer toutes les formes pratiques auxquelles vous allez devoir faire appel une fois le micro branché. Pour cet article, nous ferons le tour des suspensions micro dédiées à la prise de son pour l'image, TV, documentaire, cinéma etc... au bout d'une perche évidemment!

Dans la valise "typique" du preneur de son, on trouve bien souvent deux modèles incontournables, à savoir l'hypercardiode petite membrane, et le micro canon, dédiées respectivement à la prise de son en intérieur et en extérieur, bien qu'il n'y ait pas vraiment de règles strictes, un petit hypercardio fait très bien l'affaire sur le terrain, pourvu que les conditions météo soient favorables et que la cible du "micing" ne soit pas trop éloignée.
Les références sont connues, Schoeps CMC-MK41, Neumann KM185 pour les petits, et Neumann KMR81, Sennheiser 416 et Rode NT3G pour les grands (liste non exhaustive bien entendu). Dans un format ou dans l'autre, les dimensions de chaque modèle sont assez semblables, mais il n'est guère envisageable de choisir un modèle de suspension unique pour passer de l'un à l'autre, d'une part pour des raisons pratiques (on doit être capable de percher d'un micro à l'autre rapidement), et d'autre part pour des raisons physiques, une cage abritant un micro canon n'est pas acoustiquement adaptée pour y loger un statique de dimensions réduites de moitié, voire plus.

Il convient donc de définir le cahier des charges de ces deux solutions, prenons pour commencer le petit hypercardio, pour des raisons pratiques, on va rester sur un modèle comme le MK41, que je connais très bien, et qui a toujours eu ma préférence.

-Le statique petite membrane a pour avantage une taille réduite, autant lui joindre une suspension+bonnette la moins encombrante possible, qui puisse éventuellement tenir dans le fameux "audio-bag".
-L'ensemble doit être léger et maniable, rapidement démontable mais néanmoins solide.
-La configuration choisie doit être capable d'isoler efficacement les mouvements brusques, bruits de manipulation et éventuellement être capable de tolérer un vent moyen.

Naturellement, comme dans tout domaine, la guerre des constructeurs fait rage, mais si on passe outre des modèles un peu plus exotiques, le premier standard à apparaître chez tout distributeur est souvent Rycote, un peu le pionnier de la protection micro...
Rycote propose toute une gamme de suspensions, les "In-vision"... quel que soit le type de micro, il y a un modèle qui colle, et ces suspensions présentent l'avantage d'être très solide (corps en laiton, pinces "lyres") et abordables, environ une cinquantaine d'euros. Les lyres noires, assez souples, peuvent être remplacées par des grises, d'un matériau plus dur, qui sont bien plus tolérantes au poids d'une bonnette et aux orientations de micros "tête en bas". A conseiller fortement donc. Pour un MK41, un modèle comme l'inv7 est idéal, l'isolation est très bonne, et bien qu'il ne s'agisse pas du modèle le moins volumineux, ça reste le meilleur rapport qualité-prix à mon sens.

 inv7 + mk41

Un autre grand standard, c'est la fameuse "bouée", plus connue sous le nom de Shure A53m, et déclinée sous d'autres marques, difficile de faire moins encombrant! C'est vraiment le modèle standard et sans (mauvaises) surprises, ça peut durer toute une vie, c'est pas cher, ça isole très bien pour peu que la scène ne soit pas trop mouvementée et ça tient dans la poche. On retrouve souvent cette suspension dans le petit monde du JT, sa petite taille est très adaptée aux prises à la volée, où l'instinct et la rapidité demeurent des alliés inestimables. Beaucoup d’autres marques proposent le même type de suspension, à des diamètres de « bouée » variables, les plus larges étant plus tolérantes aux sursauts et « lâches », tandis que le modèle de Shure demeure assez rigide. Bref, ici c’est chacun ses goûts !

 Shure A53m

Une autre marche du podium, c'est Cinela. Relativement récente, cette marque française a su imposer au domaine de la prise de son de nouveaux standards de qualité, à n'en pas douter, il s'agit véritablement de la solution sans compromis. L'isolation est parfaite, la construction impeccable, et l'embase XLR intégrée permet de démonter la suspension d'une perche en un temps record, un gadget utile que les autres constructeurs ne proposent bien souvent qu'en option. Pour un schoeps MK41 par exemple, l'Osyx2 est impeccable, elle existe aussi dans une autre déclinaison, avec des attaches plus dures, à l'image des lyres grises de chez Rycote. Là aussi je conseille fermement l'acquisition de ce modèle dérivé, qui survivra à n'importe quelle bonnette et aux usages du temps. Le top du top donc, mais à prix 4 à 5 fois plus élevé que chez les modèles pré-cités... une plus-value néanmoins justifiée à mon sens, tant le produit respire la qualité et se démarque avec classe de ses concurrents.

 Osix2 + MK41 + W20, une combinaison gagnante!

Et le chapeau alors? Bah oui, il convient d'adjoindre à ce micro sur ressorts acoustiques une cage dite "anti-vent", qui dans son écrin protègera les micro des chocs, et lui épargnera les caprices d'une petite houle ou d'une action mouvementée. Là encore, il y a plusieurs écoles... Les bonnettes type "mousse" sont à proscrire dès lors qu'on quitte un milieu intérieur au calme monacal, ça peut dépanner, mais ça demeure inadapté. Une petite cage acoustique filtrée efficacement est bien plus évoluée, tant en terme d'efficacité que de durabilité (et de prix malheureusement). Là encore, Rycote a sa propre solution, via les Baby-Ball-Gag, intimement appelées "BBG", dont les 3 déclinaisons de même taille proposent 3 diamètres différents. Si la 20mm est parfaitement adaptée à un micro comme le MK41, le modèle 22mm est un bon compromis car il pourra abriter des micros plus gros, et il suffit d'un peu de gaffeur pour y loger notre précieux hypercardio... du bricolage certes, mais aussi une économie potentielle qui ne perd quasiment rien en efficacité. En outre, la BBG est un bon produit, qui tolère facilement un vent moyen, son seul défaut réside dans son poids conséquent, qui nécessite sans appel un modèle de suspension étudié, comme vu précédemment.

 Invision + lyre-grises + BBG, lourd mais costaud!

L'alternative, moins bourrine mais plus classieuse, est la Schoeps W20, autre figure de proue dans les collections automne/hiver pour micros. Plus fragile que sa petite soeur, elle demeure un incontournable et se marie à merveille avec n'importe quel modèle de capsule pluggée sur CMC6. Sa légèreté et sa taille compacte sont des qualités certaines qu'apprécieront les possesseurs de perches lourdes en alu, ou ceux qui ont facilement des crampes au bras. Elle peut s'adapter à n'importe laquelle des suspensions pré-citées, et je la préconise en alliance des suspensions Cinela, qui ne sont pas vraiment étudiées pour recevoir une BBG (même si là encore, le bricolage reste possible). Cependant, cet allié précieux pourrait bien ne pas résister à des conditions difficiles où les perches s'entrechoquent, l'alliage tissu/plastique n'est pas à même d'encaisser une lourde chute... Prudence donc!



Toujours dans la catégorie "No Fucking Compromise", Cinela présente la Zephyx, bonnette imposante qui vient se greffer avec élégance sur ses suspensions osyx... aux alentours de 1000 euros, on ne peut qu'attendre l'excellence et c'est bien de ça dont il s'agit! Cage de conception révolutionnaire, modèles de bonnettes pouvant encaisser des situations météorologiques extrêmes, et robustesse à toute épreuve... Rien à redire! Cependant, l'ensemble est plus imposant, et sa forme façon ballon de rugby se montre moins instinctive que le standard "zeppelin" lorsqu'il s'agit de pointer le micro sur sa cible, une habitude à prendre quoi... Ce choix fera le bonheur des baroudeurs en tout genre, qui malmènent leurs micros à l'autre bout du monde, mais pour les autres, les deux solutions pré-citées sont plus sages, surtout financièrement!

 Suspension Osyx + Bonnette Zephyx

Passons maintenant au micro-canon, dont l'usage diffère quelque peu de l'hypercardio...

-Les dimensions de ce micro imposent naturellement un choix de suspension adapté, dont les fixations en couvrent la quasi-totalité en longueur, afin de le maintenir au mieux.
-La forme un peu "sniper" de ces modèles incite à choisir un modèle de cage anti-vent profilée suivant la même forme, pour une "visée" plus confortable.
-Le micro-canon étant l'arme principale et multi-tâche du preneur de son, il doit pouvoir encaisser toutes les conditions possibles, de l'intérieur paisible à la tempête en pleine mer. Bref, l'ensemble suspension/bonnette doit être modulable suivant la situation encourue.

La solution Low-Cost existe, et on la retrouve très souvent! Il s'agit ni plus ni moins que d'une suspension standard accompagnée d'une bonnette de type "softie", c'est à dire un simple moulage tissu/caoutchouc/parfois plastique dans laquelle on insère le tube à interférences. La suspension peut prendre plusieurs formes, avec des "lyres", des cordons en tissu ou des gaines de caoutchouc... Ici encore Rycote se taille la part du lion, modèles universels, In-Vision... On retrouve également les excellentes suspensions de chez Cinela, mais également d'autres acteurs fameux comme la gamme K-Tek (très appréciée outre-atlantique), mais également Rode, Reinhardt etc... 

 Une "bouée" Rycote universelle

Bref, les combinaisons sont innombrables, encore plus chez les bonnettes! Il existe de nombreux modèles génériques, s'adaptant à la plupart des micros canons, et d'autres adaptés à certains produits. Naturellement, pour éviter les surprises, autant s'orienter vers cette deuxième option. Cependant, pour un budget avoisinant les 150 euros, il ne faut pas s'attendre à des merveilles, et cet ensemble pourra vite révéler quelques défauts, d'une part parce que la suspension ne couvre bien souvent qu'une partie du micro en longueur (mouvements du tube, isolation solide moins efficace), et d'autre part car les bonnettes de type "softies" sont généralement dépassées dès lors que le vent s'énerve un peu. Néanmoins, en condition normales, voilà un ensemble pratique et pas cher qu'il est toujours cool d'avoir sur soi pour ne pas trop s'encombrer.

 Autre solution économique, la série S de chez Rycote

Mais pour tout le reste, rien ne vaut la cage acoustique de type "Zeppelin", c'est clair! Sa grande taille permet d'abriter une suspension plus performante qui n'oublie aucun tronçon du micro, sa forme est adaptée, et le fait de pouvoir la recouvrir d'une fourrure et autre jerseys lui confère une tolérance à l'environnement à toute épreuve. Rycote est depuis des dizaines d’années la référence, et si les modèles et les matériaux ont évolué, la base reste la même, on retrouve donc chez tout bon revendeur les fameux kits complets comprenant suspension, bonnette, fourrure, jersey, conn-box (connecteur très pratique) et le petit peigne qui va avec… Toujours basé sur les fameuses « lyres », ce kit représente la solution tout terrain par excellence, pour un investissement pouvant aller de 400 à 600 euros. Autant dire qu’il serait très con de mettre de l’audio-technica premier prix dans un tel ensemble de choc… 

 Le kit complet Rycote, exhaustif!

Chez Cinela, là on sort carrément l’artillerie lourde, via les bonnettes Zephyx. De forme ovoïde, cette dernière est de taille imposante, ce qui pourra être considéré par certains comme un défaut éventuel. Mais sans doute l’encombrement (mais pas le poids !) est-il le prix à payer pour bénéficier d’un degré de qualité de construction au-delà de tout soupçon. N’ayant essayé qu’une fois cet ensemble avec un MKH416, je me garderais de lui porter un jugement définitif, mais pour un non-initié, le maniement de la chose n’est pas l’évidence-même. Tout d’abord sa forme n’est pas des plus pratiques pour une visée précise… vous me direz, c’est avec les oreilles que ça se passe, mais un appui visuel est toujours un petit plus, comme Rycote l’a compris. Par contre, niveau isolation, là on touche du doigt les astres, par vent très fort, par mouvements délirants, impossible de prendre cet ensemble à défaut… lors d’un prochain hiver nucléaire peut-être ?

 Dissection de la Zephyx

Alors oui je sais, il reste le MS, les autres marques etc… Mais je n’ai pas la prétention de détenir la vérité universelle sur la question, et il me reste beaucoup à découvrir. Ce petit guide n’avait pour prétention que de guider les non-initiés et éventuellement, de donner un coup de pouce aux monteurs/mixeurs qui, comme moi, s’aventurent de temps en temps sur le terrain ! Mine de rien, ça fait du bien de prendre l’air non ? Sortez couverts les gars.

mercredi 25 mai 2011

Izotope RX : Restauration Rapide !!!


  • Allez, puisque parfois il est louable de vanter les mérites de certains produits, cette fois on s’y colle mais dans la sphère logicielle, avec le bundle de restauration audio signé Izotope, sobrement intitulé RX. Proposé sous la forme d’une suite complète regroupant un puissant logiciel en stand-alone et des plug-ins spécialisés pouvant s’importer dans n’importe quel séquenceur (Audio Unit, RTAS, VST etc…), RX se décline également sous deux versions différentes : Basic et Advanced. C’est la première monture qui nous intéresse aujourd’hui, elle est moins chère, et elle suffit largement pour 90% des applications nécessitant un peu de nettoyage.  Advanced pousse un peu les choses au niveau de la résolution de travail, incorpore un puissant outil de Dithering et bosse en 64bits.

  • Disons-le tout net, RX n’est pas un faiseur de miracle, il demeure un outil, mais un outil assez épatant, qui n’est définitivement pas à ranger dans la case « plug gadget » dont on ne se sert que les 36 du mois pour épater la galerie... « Tu vois cette explosion, bah je l’ai créée à partir d’un son de fondue à fromage ». Non non non, il s’agit d’un véritable outil de travail qui représente auprès de vos clients une réelle valeur ajoutée à vos montages/mixages, permettant de rattraper les prises de son critiques, voire complètement foirées. Honnêtement, il m’est arrivé de sauver des choses assez horribles (vous savez, ces boites de prod’ qui envoient des stagiaires faire un film ?), bref, des ITVs saturées, des problèmes de liaisons HF, des buzzs électriques énormes etc… En bref, j’aurais désormais le plus grand mal à m’en passer !

  • Passons à la dissection,  je vais prendre pour exemple le logiciel en stand-alone, qui regroupe dans une seule interface tous les modules de RX, à savoir :
  1. Declipper, qui permet de palier aux saturations excessives (ou pas) du signal.
  2. Declicker, bah… qui enlève les clicks, c’est ouf non ?
  3. Denoizer, spécialiste du souffle, parasites de liaison et autres artefacts aléatoires souvent situés dans le haut du spectre.
  4. Hum Removal, qui se concentre davantage sur les phénomènes reliés aux basses fréquences, effets de proximités, buzzs, problèmes de masse…
  5. Spectral Repair, sans doute l’outil le plus rigolo, spécialiste des frappes chirurgicales sur des bandes passantes fixées par l’utilisateur, qui va permettre entres autres de reconstruire un morceau manquant du signal par interpolation des données pre et post-traumatique…
  • Bref, des outils incontournables que l’on peut aussi retrouver sur des machines professionnelles horriblement chères, comme la gamme de chez Cedar. (comptez le prix d’une petite voiture)

  • Bon, passons à l’action, file/open etc… et on fait face à une interface plutôt jolie, sobre, complète et limpide. Toute cette grisaille s’illumine joyeusement lorsqu’on importe en ces terres numériques le précieux fichier audio tout pourri, qui ne demande qu’à renaître de ses cendres. Apparaît alors le waveform du fichier en question, superposé à son propre spectrogramme, c’est à dire la représentation graphique de son spectre fréquentiel. En bas les basses, en haut les aigus, les transitoires etc… le rendu est assez saisissant, et entièrement paramétrable suivant les préférences, échelle linéaire, logarithmique,  choix de la résolution, de la couleur, réglage de l’effet de transparence par rapport à la forme d’onde etc… On fait directement face à un outil super complet et de très bonne qualité, dans la mesure où les artefacts audio indésirable sont visibles en un clin d’œil, les clicks sautent à la figure, la frontière des 0dBFS est bien visible, et si une bande de fréquence soulève une anomalie,  vous la verrez !
 Ci-dessus une magnifique fréquence indésirable.
  • La suite est un jeu d’enfant, à l’aide des outils de zoom et de sélection, on sélectionne les zones à réparer, et on leur fait subir le traitement adéquat via les 5 modules précédemment cités. Izotope a également eu la très bonne idée d’intégrer un outil « find similar event ». Ainsi, quand vous sélectionnez un click et lui appliquez l’outil adéquat, le logiciel se chargera de repérer tous les autres afin de leur faire subir de même sort ! 

    • Concernant les modules en eux-mêmes, leur utilisation est assez simple. Le Declipper se règle en 5 secondes, tandis que les declicker et denoizer intègrent directement un outil de monitoring permettant d’écouter ce que le traitement retire comme informations. Par exemple, sur le declicker, l’option « listen output clicks only » vous permet de vérifier  que vous ne retirez que les clicks et pas le reste, impossible de se gourrer. Seul le Spectral Repair se montre plus pointu, car fonctionnant suivant 4 modes différents, au choix l’atténuation simple de la gamme de fréquence « abimée », le remplacement par une interpolation de l’audio l’entourant, le remplacement par une portion audio similaire présente ailleurs dans le fichier (Pattern) ou le remplacement en interpolant de façon séparée les harmoniques et les “bruits” présents de chaque côté de la sélection. Bref, pour le coup, la patience est maître mot, mais les fonctions « preview » et « compare » permettent d’arriver à ses fins, et franchement, ça en vaut largement la peine ! Pour le reste, chaque module présente des outils d’édition avancés, mais ça ne vaut pas souvent la peine de se frotter à des algorithmes délirants, les fonctions de base suffisent amplement! Les matheux  se réjouiront néanmoins de pouvoir triturer des paramètres pour le moins exotiques. 


    • Et puisqu’il ne suffit pas d’en parler, voici un petit test auquel je me suis adonné, concernant deux petits extraits d’un documentaire sur nos amis les bêtes. 
    Extrait 1
    • Passons un peu le Waveform au spectrogramme du RX. Comme je vous l’avais dit, les anomalies sautent aux yeux, surtout en échelle de mesure linéaire, comme c’est le cas sur cette photo.

    • Pour cet exemple, je me suis contenté des presets très basiques de RX, Declicker + Spectral Repair. Le tout a été fait en une trentaine de secondes. Comme vous pourrez l’entendre, le résultat est là, mais des artefacts assez dégueulasses découlent d’une opération faite à la va-vite. Pour l’exemple audio, vous avez son dégueulasse, son de baquette magique et son réparé. Bref, pas de magie ici, le coup de baguette manquait de panache!

    Extrait 2
    • Allez hop, on repasse le truc au spectrogramme, c’est tout aussi flagrant qu’auparavant. Ici on a même droit à des « harmoniques » indésirables, très visibles en échelle logarithmique. Ces saloperies couvrent toute la gamme fréquentielle à niveau fixe.

    • Pour ce second extrait je me suis appliqué, pour un temps de travail de 3-4mn, vous allez voir que le résultat en vaut la chandelle, la totalité des nuisances a été anéantie, et les résidus fréquentiels induits par les traitements sont à peine discernables. WIN !!!
     

    • Plutôt cool non ? Bon OK, ce ne sera jamais Hollywood, mais on part d’exemples très mal en point. Cet exercice aura le mérite de vous exposer l’efficacité des algorithmes proposés ici. Efficacité qui malgré tout se paye parfois au prix fort, avec des effets secondaires assez désagréables, et parfois comparables aux artefacts qu’engendrent des outils comme le Warp (ou elastic audio), c’est à dire un genre de modulation bizarre, qui semble affecter la fréquence, et par conséquence la phase. Ces effets apparaissent souvent en cas de traitement excessif sur des fichiers très abîmés, ou tout simplement de négligence envers les réglages du spectral repair. Nul doute que de ce point de vue, RX ne fait pas le poids face à du hardware dédié.
     Le fameux Cedar DNS3000
    • Les domaines d’application du RX sont par ailleurs très nombreux, restauration audio des prises de son problématiques évidemment, mais également vidéo ! Il est effectivement possible d’importer directement un grand nombre de formats vidéo différents, et d’y analyser leurs pistes sonores tranquillement. RX deviendra également le complément indispensable d’une installation dédiée à la numérisation de supports plus anciens, comme les vynils ou les divers supports à bande magnétique. Le design sonore pourra également profiter des possibilités délirantes du spectral repair. Entres autres la possibilité de calquer l’identité spectrale d’un son sur un autre, je vous laisse imaginer l’infinité de bidouilles créatives qui en découlent …
     
      • Allez, comme si cela ne suffisait pas… RX inclut également un make-up gain, un analyseur de spectre en temps réel et un EQ ! Sonorité assez neutre, efficace en utilisation soustractive, mais mieux vaut garder la main la main légère sur les gains, sous peine de faire apparaître des sonorités relativement métalliques, un peu à la manière des vieux EQs de chez Waves. Bref, mieux vaut garder cette tâche à un outil plus noble comme le Flux Epure ou le Sony Oxford EQ... RX, outil ultime donc ? Et bien oui et non. Oui car RX, regroupe une suite diablement efficace et fonctionnelle, et non, car Izotope vient de mettre au monde RX2 !!! On garde les acquis, et on optimise le tout, voici les principales améliorations :


      1. Outils d’édition avancés, il est désormais possible de bosser au sample près et de sélectionner des formes d’onde de manière très précise via des outils magnétiques similaires à ce que l’on trouve sur Photoshop et assimilés, là où RX premier du nom se contentait d’un simple rectangle.
      2. Le De-clicker inclut désormais un De-crakle, outil qui montre probablement ses avantages via la numérisation de supports audio anciens.
      3. Possibilité d’héberger en fonctionnement stand-alone des plugs au format AU ou VST, ce qui est franchement une bonne idée.
      4. Refonte total de l’analyseur de spectre, qui n’a plus rien à envier aux softwares dédiées.
      5. Nouveaux Algorithmes pour la quasi-totalité des modules, en particulier De-Noise et Spectral Repair, qui serait bien plus efficace qu’avant.
      6. Du time-pitch, des nouvelles fonctions de détection, d’intégration, de traitement etc… bref j’arrête là.


      • En conclusion, on fait face à un incontournable, qui s’adapte à toutes les situations ou presque. Demandant un certain temps d’adaptation, RX s’utilise avant tout avec sagesse, et ne pourra pas non plus faire de magie en cas d’audio en état désastreux. C’est au final un outil tout en finesse, qui ne demande qu’à être chatouillé dans le sens du poil. RX est proposé au tarif attractif de 349dollars, et si vous en avez l’utilité, la version Advanced en coûte quant à elle 1100. L’update de RX vers RX2 est proposé à une centaine de billets verts, ce qui est ma foi très compétitif au vu des nombreuses améliorations proposées,  pour ma part je ne vais pas tarder à franchir le pas. Les sceptiques pourront toujours se tourner vers la version d’évaluation disponible gratuitement sur le site du concepteur. Il est certain qu’il existe plus précis, plus pointu, mais est-ce réellement plus efficace ? Et surtout, à quel prix ???? Je ne demande qu’à comparer… Mais pour les petits problèmes de tous les jours en sortie de montage, ce logiciel vous apportera bien des soulagements. Bref, voilà une petite boîte qui se doit de figurer sur l’étagère de votre station de montage/mixage, assurément !

      mardi 24 mai 2011

      En ce moment dans mes salles...

      Pas beaucoup d’articles ces temps-ci, je ne vais également plus du tout au cinéma (ma seule attente est le dernier Nicolas Winding Refn de toutes façons), et pour cause, je suis occupé! Beaucoup de projets assez underground, l’idéal pour laisser libre court à ses fantasmes créatifs sans le poids d’un gros producteur vicieux. Ces temps-ci…


      • Mixage & Sound Design du court-métrage « Baby Sitting », produit par Panic Attack et réalisé par Lucas Masson. Rigolo, gore et méchant comme tout! De quoi vous retirer toute envie de vous faire livrer par la cigogne. Emballé par une très bonne musique aux accents hitchcokiens, l’heure est aux effets qui sursautent, aux nappes bien grasses et aux sons de charcuterie.
      Le teaser, c’est par ici : http://www.panicattack.fr/

      • Montage Son du court-métrage «El Brujo de la Noche » (le sorcier de la nuit), produit par Buffalo Prod et réalisé par Cisko (Mathieu Lalande), en collaboration avec d’autres monteurs son, Arnaud Marten et Sabrina Felgueiras. Tournée au fin fond du Pérou et de l’amazonie, cette histoire a été imaginée avec les habitants des lieux, au cœur de la jungle. Authentique, inspiré, et foncièrement beau. Comme dirait le réalisateur, « c’est le paradis du son ici », effectivement les textures naturelles et les richesses de la faune donnent lieu à de belles ambiances sonores, aérées et touffues de détails.

      Et un teaser, un ! disponible sur http://www.buffalocorp.fr/
      (Ce teaser concerne non seulement le film, mais également le documentaire qui suit cette épopée filmique, intitulé « Le Réel Merveilleux », réalisé par Anna Deniaud)

      • Montage son et mixage de « La beauté du geste », premier épisode d’un documentaire web réalisé par Nicolas Bolle,  axé sur le travail manuel dans le milieu professionnel. Jeux des mains, jeux des plans et des matériaux, l’accent est mis sur l’intimité du métier, le jeu se prête à une construction sonore presque musicale, où chaque objet s’anime sous les doigts de son maître. Ce premier épisode est dédié au métier de projectionniste en salle, où de belles machines prennent vie.

      • Dans un futur imminent, mixage de « Revolution », court-métrage d’action signé Joffrey Schmitt. Une chose est certaine, ça va envoyer du lourd !

      Le teaser avec la grosse voix de Daniel Beretta : 
      http://www.dailymotion.com/video/xgz3gg_revolution-teaser_creation


      Et puisqu’il faut bien payer ses factures :
      • Mixage de la saison 2011 complète de « Ch’val dire à Sophie », émission jeunesse présentée par Sophie Thalmann, présentée par Valérie Perrey et réalisée par mon ami Jean-Luc Gunst. Une production « la grosse équipe »

      • Montage Son / Mixage de la saison 2011 complète de « Rêve de Randonnée », docu-magazine réalisé par Caroline Avon. Coproductions BO Travail / 2P2L / Equidia.


      Bref, de quoi s'occuper! (jour et nuit ça va de soi) Mais quelques tests et autres chroniques viennent très bientôt, stay tuned!

      mercredi 27 avril 2011

      Zapping du Sony PCM D50


      • Hop là! Comme promis, une sélection de sons captés via le petit enregistreur de chez Sony. Parfois seul, parfois associé au micro stéréo en XY Audio-Technica AT8022. La sélection inclut des extraits sonores d'environ 15 secondes, allant d'un lieu à l'autre, des machines aux oiseaux... Il ne s'agit que de sons de tous les jours (ou presque!) pour la plupart pris "à la volée", sans conditions particulières. Mp3 320kbits/s, pas de normalisation ni compression, attention les oreilles!


      (pour un .wav en 24bits, contactez-moi directement)

      • Entre autres, la campagne, l'eau, la forêt, les tâches culinaires, l'indispensable feu de cheminée, cabine téléphérique, la descente en snow-board, l'enfer des villes, l'enfer des trains, des couloirs, des armées de passants... Pas de track-list, débrouillez-vous! :) Le but étant avant tout de vous donner un aperçu des sonorités de l'appareil, qui sans rivaliser avec un véritable ensemble professionnel, donne des résultats que je trouve très concluants pour une solution (très) portable.
      • A venir, la même chose mais avec des voix, et dans une véritable fiction sonore...

      ps: Rycote vient de sortir un kit complet pour enregistreur portable, franchement très pratique! (et pas cher) Possible également de le fixer sur un appareil photo. plus d'infos sur http://www.pilotefilms.com/


        mardi 19 avril 2011

        AETA 4Minx, la conquérante ???

        • Cela fait des mois qu'elle fait parler d'elle sur les forums de pros. On spécule, on devine, on envie, mais surtout, on attend! Eh oui, cette nouvelle machine attise bien des convoitises tant son potentiel paraît fantastique. Tout d'abord, l'objet!

        • Mais commençons par les présentations... AETA est une entreprise française (Cocorico!) créée en 1978. Spécialiste dans le domaine de la radio-diffusion, elle a su s'imposer dans le domaine Broadcast de par son initiative et ses recherches consacrées à la création de nouveaux codecs audio. Qu'est-ce-qu'un codec audio? (et là je vais citer le site officiel), et bien ils servent à assurer le codage et le décodage du son pour sa transmission sur supports numériques. Capables de mettre en oeuvre une grande variété d'algorithmes de compression adaptés aux diverses situations, ils fonctionnent, selon les modèles, sur tous types de réseaux : réseaux téléphoniques commutés analogique et numérique (RTC et RNIS), lignes spécialisées, réseaux mobiles et satellites (notamment Inmarsat), et maintenant les réseaux. Bref, compliqué tout ça, ça demeure surtout une affaire de sondiers qui s'enferment dans les cars régie ou sur les plateaux de télévision. Bref, c'est pas vraiment ma came.

        La vénérable M2000

        • Ce qui m'intéresse davantage, c'est le département d'AETA consacré à l'équipement portable de prise de son. La marque, devenue entretemps AAS (Aeta Audio Systems) s'est jadis faite remarquée via la création de produits très fiables comme la gamme de préamplis Psp ou encore la mixette M2000, très réputée dans le milieu. On a même pu voir naître quelques consoles analogiques (la série Quest), qui brillaient déjà par une construction robuste et une musicalité affirmée.

         Le Psp3

        • C'est cependant avec la Mixy, sortie en 2007, que AAS a jeté un véritable pavé dans la mare... cette mixette est tout simplement devenue une référence en matière de prise de son nomade. Autonomie record, poids plume, conception et ergonomie inédite, alliance intelligente entre section analogique sans compromis et interfaçage numérique de haute qualité, cette toute petite boîte a rapidement rallié à sa cause bon nombre d'adeptes, dont je fais bonne partie.

        Mini-boîte, maxi-son!

        • La section de pré-amplification est tout simplement stupéfiante, un gain maximal de... 90dB... de quoi voir venir! Transparents, bourrés de micro-informations et sans le moindre souffle même à des valeurs de gain élevés, ces préamps de luxe sont les compagnons idéaux des micros statiques réputés, et également un met de premier choix pour tirer la quintessence de micros dynamiques à bobine ou à ruban comme le M88 ou le M160 (mes chouchous j'avoue...) Bref, du matériel qu'on ne change pas tous les 6 mois, et qui taquine sévèrement les gammes équivalentes de la concurrence (mettez un M88 sur une petite Sound Devices, on en reparlera!) A part ça, ni plus ni moins qu'une entrée stéréo pour le monitoring, et des sorties AES, SPDIF cuivre, optique, analogique symétrique, casque... Bref, il y a absolument tout ce qu'il faut, de quoi alimenter du HF, de quoi ne pas avoir mal au dos, de quoi attaquer n'importe quel type d'enregistreur.
         
        Un jour, elle sera mienne, oh oui...

        • Enregistreur... Le mot est lâché! Et si AETA sortait une nouvelle mixette, avec plus d'entrées, intégrant un enregistreur de 2, 4, voire 8 pistes!!!??? Et bien ce sera bientôt chose faite, avec la fameuse 4Minx, dont la conception modulaire est tout à fait inédite dans le domaine de la prise de son nomade. Proposée sous 4 configurations différentes, allant de la mixette seule à l'hybride mixette/enregistreur, la 4Minx reprend ce qui a fait le succès de sa petite soeur, et surenchérit encore dans la connectique et la conception. Conception modulaire je le rappelle, qui permettra de changer la config matérielle si besoin est, par exemple ajouter un module de 2 pistes en enregistrement sera tout à fait possible. Bref, la bête promet énormément.


         La connectique made in 4Minx, copieuse!

        • Mais au final, je m'abstiendrai d'en dire plus, tant les zones de flou sont encore nombreuses quant aux fonctionnalités de l'engin... Mais il est clair que l'entrée de la 4Minx risque de se faire en grande fanfare. Après s'être imposé dans la mixette de reportage, Aeta s'attaque ici à une gamme plus adaptée à la prise de son musicale et à la fiction. Dans ce domaine, son principal concurrent est tout trouvé: Le Nagra 6 !!!


        • Objet de tous les fantasmes, mais non-dénué de défauts, cet enregistreur 8 pistes jouit de préamplis d'excellence, d'un écran magnifique et d'une ergonomie simple et directe, avec la fameuse molette Nagra... Il approche par contre les 7000 euros, nous verrons à l'avenir si ce surcoût par rapport à la 4Minx vaut réellement le détour! La confrontation est de toutes façons inéluctable, et j'ai envie de dire... Allez la France!!!!

        Aeta est une firme qui ne manque pas d'humour, surtout dans le manuel de leurs produits!


        • Mais au final, pourquoi je vous parle de tout ça? Et bien parceque la 4Minx est en première ligne pour le concours de "qui-occupera-le-centre-de-mon-futur-setup-de-tournage", rien que ça!!! Je pense jeter mon dévolu sur la version "mixette seule", que je pourrais ensuite faire évoluer suivant mes besoins en enregistrement... Pour du 2 canaux, mon célèbre petit Sony fera très bien l'affaire. Bref, rendez-vous dans quelques jours... semaines? pour un test complet de la nouvelle bestiole d'Aeta!!!!!

        Le site officiel: http://www.aeta-audio.com/english/index.php

        vendredi 8 avril 2011

        Un Pro Tools tout 9 !!!!

        • Digidesign, c'est un peu comme Apple... Une politique commerciale faite de caprices, de compromis entre marketing grand public et engagement professionnel. Si la marque est devenue incontournable dans le monde du studio pro, c'est grâce à la technologie TDM et ses systèmes Pro Tools HD, puissants, fiables, bref... bétons. Mais à un tarif qui démarre à 11000 euros, que nous restait-il à nous autres, passionnés éclairés ou professionnels fauchés?



        • Et bien, on pouvait avoir Pro Tools LE... à partir de 200 euros. Petit écart de prix donc! Et il nous offrait quoi ce ProTools LE? Bah un bon séquenceur, mais amputé de partout... Pas de gestion des "session data" (OMF, AAF etc...), une limitation du nombre de pistes utilisables, pas de gestion du format mp3, pas de compensation du delay induit par les plugs et le routing interne, pas de Time-Code etc... etc... Bref, pour mixer de la musique, on pouvait s'en sortir, mais en ce qui concerne le son à l'image, ce séquenceur était clairement handicapé. Il demeurait néanmoins une solution, celle du fric! Eh oui, Digidesign, dans son infinie sagesse, a mis au point une série de packages logiciels permettant de récupérer en partie certaines fonctions exclusives à la version HD de son produit phare. DV Tool-kit, Production Tool-kit etc... bref, pour pouvoir importer un fichier OMF, il fallait débourser dans les 700 euros, la belle affaire! Frustré étais-je alors, je bossais sur Pro Tools HD chaque jour sur mon lieu de travail, et j'en étais privé pour les projets personnels que je menais à domicile.

        • On était donc pris au piège entre une version cheap et un version professionnelle, pas d'entre-deux chez Digidesign! Voilà la raison pour laquelle je n'avais jamais acheté Pro Tools, tout simplement parce que je trouvais la politique de Digidesign odieuse, je continuais donc à mixer mes projets personnels sous Nuendo 4, logiciel en forme d'usine à gaz qui contrairement à son concurrent, propose tout ce que l'on peut attendre d'un séquenceur professionnel.


        • Cependant, fin 2010 il s'est vraiment passé un chouette truc pour le moins inespéré. Avid Pro Tools 9, tout simplement... il est désormais possible de travailler avec des sessions comprenant jusqu’à 96 pistes mono/stéréo à 48 kHz (48 à 96 et 24 à 192), 256 bus internes, 128 pistes Aux, 64 pistes d’instruments virtuels et 32 pistes simultanées en enregistrement! Non content d'être débridé, le soft inclut également la gestion des OMFs, du Time-Code, la compensation de delay automatique et la gestion mp3! Quand j'ai lu la news, j'ai vraiment eu du mal à le croire... la mâchoire est tombé encore plus bas lorsque l'annonce officielle stipulait que ProTools supporte à présent le hardware audio MP, ASIO, Core Audio en plus de supporter les interfaces LE d’Avid! Bref, mon projet d'achat s'est fait immédiatement, et c'est désormais chose faite.



        • Le soft seul est proposé pour environ 500/600 euros, un tarif assez aligné sur la concurrence, mais j'ai pu faire une affaire plus intéressante en faisant l'acquisition d'une M-Box 2 mini de l'année dernière, et en lui joignant le crossgrade de Pro Tools LE vers Pro Tools 9, soit un total de 400 euros, moins cher que le logiciel seul! Parfois mieux vaut ne pas chercher à comprendre, et se contenter de faire une bonne affaire non? Le stock de M-Box 2 s'épuise néanmoins, dont pour ceux que ça intéresse, mieux vaut ne pas traîner!



        • Et puisque j'ai une M-Box 2 mini (dont je n'avais même pas prévu l'acquisition en fait), rendons lui hommage en quelques lignes... Des convertisseurs désastreux N/A, donnant l'impression qu'un voile de pâté de foie couvre nos moniteurs... un préamp qui souffle de partout et cerise sur le gâteau, des connectiques asymétriques! Bref, il ne fallait pas en attendre plus de la part de l'entrée de gamme chez Digidesign... Seul le préampli casque tient la route, et le boîtier est bien costaud, à l'épreuve des transports.

        • Heureusement, une carte son, ça se change. J'ai pu essayé mon nouveau séquenceur sur une RME Fireface 400 et une Motu 828mkII, pour le coup le gain en qualité saute aux oreilles... il est même désormais possible de se servir de la carte son interne d'un PC ou d'un Mac, très pratique quand on a un PC portable! Latence très correcte, pas d'incompatibilités ni de problèmes d'horloge à signaler, tout roule! Etant équipé d'un MacBook Pro pour me servir de Pro Tools, je pense lui adjoindre plus tard dans l'année une carte son nomade afin de la trimballer en studio, en tournage, bref... partout où je vais! Le tout avec une qualité sonore au poil. Dans cette catégorie, 2 nouvelles venues risquent de se livrer une guerre sans merci.



        • A ma gauche, la dernière née de chez RME, à ma droite, le nouveau sex-toy de chez Apogee! Toutes deux sont pétries de qualité, seul le nombre d'entrées/sorties diffère. La RME a pour elle le Total Mix, excellent gestionnaire logiciel de la carte, des très bons convertisseurs, ainsi que la gestion des fluxs Midi et Adat. La petite Apogee dispose quant à elle d'une simple configuration 2in/4out, mais propose des convertisseurs basés sur la technologie de leur produit phare "Symphony", de connectiques de très bonne qualité et d'un design réussi. Pour l'heure, je vais bientôt me livrer à un petit comparatif en magasin, nous verrons laquelle sortira victorieuse!

        • Mais revenons à Pro Tools 9. Et en particulier... son installation! L'occasion de livrer mon coup de gueule du jour, et il se dresse face au site officiel d'Avid, qui est une véritable HORREUR!!! Organisé n'importe comment, un moteur de recherche à la rue, des drivers aux dénominations pas claires du tout, ça plante, on tombe sur des pages en japonais... Bref!!! Il m'aura fallu bien de la patience pour finaliser l'installation du soft, entre les "registrations" sur le site d'Avid, mais aussi sur le site d'iLok!!! Eh oui, pour faire tourner Pro Tools, il vous faudra désormais une de ces petites clefs conçues dans le but d'héberger toutes les autorisations de vos logiciels. Impossible d'esquiver, le logiciel vérifie toutes les 5 minutes (de manière transparente je vous rassure) si le dongle est bel et bien présent, sans quoi il vous faudra faire une croix sur votre travail en cours. Petit problème en plus... ça bouffe un port USB, et quand on est sur un Mac 13", c'est précieux, un port usb...


        • Pour le reste, Pro Tools 9 est sans surprise, et c'est tout ce qu'on lui demandait. On y retrouve cette geston intuitive du routing, cette édition performante et surtout cette rapidité d'exécution, que pour ma part je n'ai jamais réussi à retrouver ailleurs. Restent quelques défauts inhérents à ce qu'a toujours été ProTools: pas de bounce offline, un workspace pas hyper réactif, des plugs de qualité très moyenne, et un contrôle assez incomplet envers le domaine du Midi et des instruments virtuels. Par contre, pour le montage/mixage, c'est juste excellent, réactif, simple et professionnel. Pour avoir fait l'impasse sur la 8ème version, je découvre également ce nouveau design et ces nouvelles couleurs, qui rendent le soft bien moins austère qu'auparavant.


        • Bref, j'ai Pro Tools, et ça m'a mis un sacré coup de fouet, de nombreux projets en cours!

        mardi 5 avril 2011

        Sonosax, la captation sans fioritures.

        • J'ai pu essayer récemment un setup de tournage basé sur les systèmes Sonosax, que je ne connaissais que de réputation, laquelle n'a d'ailleurs rien à envier à des marques de prestige comme Nagra. Pour un court-métrage, j'avais besoin de 4 à 6 sources à pré-amplifier, une paire de Neumann, une perche basée sur un Schoeps MK41 et quelques micros HFs. J'ai jeté mon dévolu sur le tandem Sonosax SX42 + miniR82, que j'ai eu l'occasion de louer à un pote.


        Sexy hum?

        • Commençons par la mixette, le premier contact en main est assez radical. l'objet paraît proprement indestructible, le chassis entier est en métal solidement armaturé par une visserie de qualité, les potars sont lourds, les switchs sont durs, bref, c'est du pur Heavy-Metal, et à une époque où bon nombre de produits professionnels semblent fragile et "glossy", ce mélangeur fait figure d'OVNI. Certains trouveront le look et la manipulation un peu rustre, pas très "smooth", pour ma part j'adore, tout respire le sérieux et au moins ça ne ressemble pas à un jouet high-tech. L'essentiel des réglages se situe sur le capot via des systèmes crantés très solides, on n'y voit d'ailleurs pas la moindre ouverture/interstice susceptible d'interférer avec la circuiterie interne, ce truc semble vraiment conçu pour résister à une pluie tropicale en plein hiver nucléaire. Ci-dessous le shéma correspondant:

        • Les étages de gain des 4 voies se font via 3 niveaux différents, que l'on affine ensuite avec les potars en façade, un choix tout à fait judicieux puisqu'il permet un maximum de précision pour la gestion des sources en direct. Pour le reste, on prend très vite ses marques tant l'ensemble des fonctions est limpide. 48V, panoramiques, link des sources, oscillo interne, atténuateurs, limiteurs, filtre passe-haut 80/120Hz... On est en terrain connu, et rien ne manque.
        La façade suit les mêmes normes de qualité, avec des commandes claires et complètes. Les Vu-mètres sont très agréables et réactifs, et le tout s'illumine de LEDs du meilleur effet dés qu'on est plongés en des lieux plus obscurs. Dommage cependant que le niveau casque soit cranté, de même pour le choix du solo-monitoring, dont la commande est un peu dure, et par conséquent pas assez directe. les potars sont assez atypiques dans leur design, tout aussi métallique que le reste, ce sera surtout une question d'habitude pour certains, mais la précision est de mise en toute situation. A noter que la gestion du matriçage MS est bel et bien présente. Pour le reste, l'autonomie n'est malheureusement pas très élevée (l'appareil commence à afficher le poids des ans à ce niveau) et l'ensemble demeure relativement lourd une fois la batterie en place (le prix à payer pour avoir du costaud!) Les connectiques quant à elle (dont les indispensables direct-out), ne souffrent d'aucun défauts, les embases sont solides et inspirent durabilité et confiance.


        • Cette mixette, qui date déjà de 2001, fût également une des premières à bénéficier de l'implémentation de sorties numériques, via un module optionnel qui s'insère au fond du boitier. On bénéficie alors de sorties au format AES, via une connectique propriétaire, et d'une sortie au format Toslink, bien utile pour y câbler un enregistreur de poche avec une entrée numérique sur mini-jack par exemple (allez au hasard, le PCM-D50!) Bref, cela ajoute encore à la versatilité de l'appareil, qui peut très bien se loger dans votre petit sac de preneur de son. Pour avoir fait quelques sorties "chasse aux sons" en ville avec le SX42 et mon petit Sony en bandoulière, c'était franchement agréable.
        • A cet effet, Sonosax a donc créé le compagnon idéal de cette mixette, à savoir le mini R82. Appareil épatant à tout point de vue, il s'agit ni plus ni moins d'un enregistreur professionnel pouvant aller jusqu'à 8 pistes, et tenant dans la paume de la main! il intègre de plus 2 préamplis de grande qualité, commandés par les 2 petits potars en haut de l'appareil (qu'il est malheureusement impossible de linker d'ailleurs). Le câblage en sortie de la SX42 est des plus simples, il suffit de regrouper les 4 sorties AES et de ficher le tout via le câble propriétaire. Les paramètres de l'enregistreur sont très complet, et demandent un petit temps d'adaptation car tout se fait via 2 boutons. Routing interne exhaustif, niveaux de référence, niveaux line/mic, multi-formats jusqu'à 24bits/96kHz, arborescence des dossiers et renommage des fichiers... il ne manque rien au setup, et une fois le tout paramétré, il est bien évidemment possible de sauvegarder le moindre de ses réglages. Et, petit détail qui tue, ce petit appareil gère également le Time-Code! Il est possible d'en générer, ou de l'asservir à n'importe quel type d'appareil pouvant en générer. Là encore, c'est du top niveau.

          • Pour mon utilisation, j'ai construis mon patch de cette manière:
          -pistes 1&2: couple stéréo branchés sur les préamplis du miniR.
          -pistes 3&4: sortie "main" de la mixette via l'entrée ligne.
          -pistes 5 à 8 : sorties directes de la mixette en AES (perche + 3 HFs)

          • L'ensemble a parfaitement fonctionné, l'horloge numérique est stable comme un roc, le fait de pouvoir renommer et organiser chaque scène est très pratique, et le monitoring en interne est très intuitif. Et surtout, cet encombrement minimal, l'enregistreur en main 40 gigas sous le coude, et roulez jeunesse!


          • Au niveau des sonorités, ce duo d'appareils flirte avec l'excellence, tout simplement. Les préamplis du SX42 sont exceptionnels, ils ne soufflent absolument pas et révèlent au mieux les qualités des micros qui leur sont associés. Le spectre est d'une droiture totale, et riche de micro-informations, avec notamment un bas-medium parfaitement défini... Utilisés avec un Neumann KM184, un Schoeps MK4 ou encore un très bon micro dynamique comme le Beyer M88, ces préamplis jouent clairement dans la cour des plus grands, et ne laisseront rien passer. La paire présente sur le MiniR82 n'a pas à rougir face à ce quatuor impérial, ils sont juste moins pratiques en ce qui concerne l'étage du gain, mieux vaut trouver une valeur moyenne en fonction de la situation et ne plus y toucher. La section des filtres est redoutable, la position 120Hz est franchement confortable par vent moyen, et assure une captation qui, sans le moindre traitement abrupte, s'imposera sans difficulté lors du mixage. 

           
           La roulante de fortune, et Pierre à la perche!
          • Quant à l'enregistreur, c'est tout simplement la transparence même, aucun bruit ajouté, aucune altération, ceci est évidemment vérifiable en choisissant la source de son monitoring. Ce petit appareil s'oublie très vite, et on reste concentré sur l'essentiel: le son, les niveaux. En parlant de ça, il faudra bien évoquer le seul défaut du MiniR. A vrai dire, c'est également son point fort! bah oui, il est petit... donc la modulation se fait un peu à la loupe, les peak-mètres ne mentent pas, mais ils ne font clairement pas le poids en terme de précision par rapport à des enregistreurs de taille plus noble. Pour palier à ces petites incertitudes, il existe heureusement toute une batterie de limiteurs qui travaillent parfaitement bien, transparents et tolérants.

          • Bref, j'ai l'air tout paumé sur cette photo, mais en vérité j'ai vraiment pris mon pied à triturer de A à Z ce tandem gagnant! Une solution pratique, peu encombrante, munie de 6 préamplis et de 8 pistes en enregistrement. Alors certes, désormais des appareils comme le Nagra6 ou la très récente 4Minx de chez AETA offrent le même setup dans un seul et unique appareil. Ces solutions demeurent bien entendu excellentes, mais également moins exotiques :)

          • Un tandem que j'ai donc adopté pour les court-métrages, mais également un tandem dont le prix demeure tout à fait élitiste. A sa sortie, le MiniR 82 était tarifé à 6500 euros... Et la mixette était au dessus des 5000. Naturellement, il s'agit d'outils de travail que l'on peut garder toute une vie, mais je pense qu'il existe désormais des solutions tout aussi performantes mais plus abordables, plus "actuelles" dirons-nous. En tout cas, pour la location, moi je re-signe direct. Du lourd, du suisse, de l'excellente, Sonosax! A surveiller de près sur le marché de l'occasion.

          • Plus d'informations:
          -l'histoire de la marque Sonosax
          -Fiche Technique SX42
          -Fiche Technique MiniR82