mercredi 21 décembre 2011

Le Shopping du Père NoHell


Qui dit période de fêtes dit souvent claquage de thunes en règle, toute considération païenne en dehors, faut bien avouer que Noël rime souvent avec petits changements de setup pour nous autres techniciens de l’ombre. Ainsi donc, je me disais qu’une petite revue des nouveautés estampillées Audio-Pro de cette année 2011 était opportune, alors certes ça ne vous servira sûrement pas à combler de bonheur le petit cousin de 7 piges, mais comme il faut bien penser à soi de temps en temps, peut-être cette liste vous aiguillera-t-elle vers de nouvelles perspectives d’achat ! C’est parti pour un petit listing des produits qui m’ont marqué cette année… Naturellement, il ne s’agit que de produits que j’ai pu essayé, voire que j’utilise chaque jour.

Flux Pure Analyzer


Eh oui, il ne faut pas oublier que ce 1er janvier 2012, le petit monde du son à la TV connaîtra le bousculement de cette obscure norme communément appelée EBU-R128. Si cette nouvelle méthode de mesure pourra très bien faire l’objet d’un futur article, il faut en retenir les 3 nouveaux joujous que cela nous impose : Le Loudness integrated, le LRA Loudness Range, et le dBtp, alias True Peak. Autant dire que l’on doit repasser à la caisse pour disposer des outils de mesure actualisés pour l’occasion. Outre les solutions Hardware aussi onéreuses que très fiables (RTW en tête), ce sont nos amis français de chez Flux qui ont créé la surprise avec leur tout nouveau Pure Analyser. Solution logicielle hyper-puissante, il propose, outre le module « metering » permettant de se mettre à jour par rapport à l’EBU-R128, un ensemble complet de mesure très exhaustif : spectrogramme, phase, mesures statistiques, pouvant se décliner sous des setups différents : mastering, mix, cinéma, vérif’ PAD etc… Rien de bien original me direz-vous, mais c’est sans compter la science et la puissance de calcul de l’outil, qui offre des mesures d’une finesse incroyable, un simple coup d’œil sur le vector-scope est assez révélateur, même dans les basses, la définition est au taquet. En outre, le logiciel est très tourné vers l’avenir, paramétrable à l’infini, il offre également un protocole de communication wifi/Ethernet, permettant par exemple d’utiliser un MacBook pour afficher en plein écran les mesures d’un mixage effectué sur une autre station (Mac Pro par exemple). Autant dire qu’avec ce type de config’, on se rapproche d’une solution dédiée comme chez RTW, mais en plus sexy (interface graphique très jolie), en plus riche, en plus paramétrable, en plus évolutif, etc… etc… Flux signe à mon sens une nouvelle référence ! Attention cependant, le soft est TRES gourmand en ressources CPU et graphiques, disposer d’un bon laptop dédié à cette tâche est à mon sens une juste mesure. Comptez 420 euros pour le soft + option metering, et ajoutez 150 pour l’option multi-canal.

ProTools  10

Upgrade ultime qui hisse enfin ProTools à l’égal de la richesse de contenu d’un Nuendo, il est également, après une 9ème mouture très importante pour le passage au « natif », un upgrade de stabilité et de puissance. Au programme, le fameux auto-clip gain, bien connu des adeptes de Steinberg et redoutable pour le montage son, la mise en cache des sons en RAM, qui offre une réactivité du système étonnante, un ADC qui se multiplie par 4 (comme s’ils n’avaient pas pu le faire avant…), des fades en temps réel (même remarque…) , et un plug-in made in Euphonix que je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer. Plus intéressant, le passage au 32bits/track et 64bits/mixer, qui améliore sensiblement le rendu sonore en cas de sessions très chargées et de bas niveaux, une excellente nouvelle, que j’essaierai à l’avenir d’illustrer par quelques extraits comparatifs entre PT10 et une ancienne version. Ajoutez à cela un PT HD Native qui fait de plus en plus l’unanimité et des nouvelles solutions HDX basées sur DSPs ahurissantes de puissance, et vous avez désormais une solution complète et adaptée à tous les budgets. Ca aura pris du temps, mais désormais Pro Tools est devenu une plate-forme sans compromis. Seul bémol, comme toujours chez Avid, le prix ! 250 boules l’upgrade de PT9 vers PT10, et 500 de plus pour la version HD… A peine un an après la dernière mouture, c’est tout simplement abusé. Mais quand on aime…

Native Instruments Komplete 8
500 misérables euros… une somme certes ! Mais qui ici, s’investit les yeux fermés, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de la suite logicielle musicale la plus « Komplete » jamais vue. A lui seul, Kontakt 5 peut recouvrir 70% des besoins pour la composition, un sampleur façon usine à gaz bien fourni en banques de son de qualité. Ajoutez à cela des applications plus orientées vers l’enregistrement comme Guitar Rig, des synthés à foison (absynth, FM8, Massive, Reaktor), des pianos et des batterie de toutes sortes, et vous avez un ensemble logiciel monstrueux, qui vous demandera un temps considérable avant d’en maîtriser les aboutissants. Et pour le double du prix, Native Instruments vous offre… tous ses logiciels… ni plus ni moins. Livrée carrément sur un disque dur externe, cette version « Komplete Ultimate » offre encore plus de librairies VSTs et d’instruments différents, parmi lesquels on retrouve notamment le très bon « Session Strings Pro », particulièrement adapté à l’univers musical cinématographique. Avec un package pareil, c’est le travail de toute une vie qui s’offre au compositeur… mais pas forcément au débutant, qui sera assez déboussolé quand il ouvrira Kontakt 5 pour la première fois. Personnellement je maîtrise désormais la bestiole, mais ça m’aura demandé pas loin d’une année d’essais en tout genre et de perfectionnement en langage midi. En tout cas, Komplete est presque un indispensable pour tous les corps de métier du son, parfois quand un client me suggère qu’à un tel moment du film, il verrait bien une petite phrase de violoncelle, le fait de pouvoir l’apporter en une poignée de minutes, ça fait briller en société moi j’vous l’dis ! Les instruments VSL ou Eastwest sont objectivement plus qualitatifs, mais à des tarifs qui n’ont absolument rien à voir, et qui n’intéresseront que les compositeurs confirmés en quête de la solution sans compromis.

 La série Artist d’Avid.
Changement de couleur et rachat d’Euphonix par le grand manitou du Tootools, la série autrefois nommée « MC » se drape d’une nouvelle parure, et actualise un peu son lot de fonctions déjà assez épatante, le protocole de communication EUcon ayant déjà fait ses preuves. On y retrouve l’Artist Mix, qui s’apparente dans le fond à une Command8 ayant fait son régime Ducan, avec ses potars/faders aftertouch franchement bien construits, et son petit lot de raccourcis bien pratiques. L’Artist Control reprend la même recette sur 4 tranches, et vient compléter le tout par un superbe écran tactile, sur lequel j’ai passé un temps fou durant le dernier Satis, et qui franchement m’a bluffé à tous les niveaux. 
Tout le Channel Strip est accessible, le contrôle des plugs est excellent (j’ai pu tester les EQs Waves, Sonnox et Flux), et surtout, le système de « keys » entièrement (et facilement) configurable est mortel, on peut TOUT mettre sur ces touches virtuelles, raccourcis, macros, processing… Consolidate, Write to all enabled, bounce to disk, j’en passe et des meilleures. Le preset d’usine pour ProTools est déjà pléthorique, mais une fois qu’on y ajoute toutes ses petites habitudes, mine de rien, on peut gagner une heure de taf par jour. Le Wheel Jog est super également, utilisable pour zoomer, pour transporter, pour nudger, pour banker, pour presque tout en fait… Et ce qui fait aussi la différence, c’est cette sensation de précision qui émane de l’ensemble, on fait vraiment ses niveaux à la chouille de dB près, et pas d’accident possible avec l’aftertouch ! Nul doute que l’ensemble se dompte avec les heures, surtout l’interface tactile, mais on prend vite ses marques et ses nouvelles habitudes, et on peut presque se passer de clavier pour mixer ! Le clou du spectacle, le prix ! 2500euros pour mix+control… Bon… euh… bah ouais, peut-être un jour ? :(

Du côté des enregistreurs portables… (que j’ai hâte d’essayer)
Bah oui, ça doit commencer à se voir, mais je suis assez fétichiste de ces petits machins semi-pro, qui d’années en années se font de plus en plus remarquer sur les tournages à petit budget. Cette année, c’est 2 marques pionnières qui relancent la danse, tout d’abord avec le nouveau Tascam DR100 (mk2 donc), qui ne change pas beaucoup sur la forme, mais promet des préamplis de meilleure qualité, mais aussi et surtout une entrée numérique ! Ce qui le met enfin sur le même pied du podium qu’un Sony D50. A essayer donc, mais l’ancienne mouture était déjà de bonne facture, châssis métal, interface coolos etc… Avec ses 2 préamplis sur XLR, son alim’ fantômes, ses 2 micros switchables omni/cardio et son entrée sp/dif, gageons que ce petit Tascam fera le bonheur des aventuriers du court-métrage !


Plus exotique avec son look façon Minority Report, le Roland R26 a clairement une belle gueule, mais pas d’entrée numérique… Oubli assez piégeux qui fera sans doute plier les ventes, mais l’intérêt est ailleurs, car ce petit truc peut enregistrer jusqu’à 6 pistes simultanées ! On imagine la captation d’une répet’ avec le couple XY intégré, 2 statiques externes, et pourquoi pas un autre micro stéréo (ou un synthé, ou un iPhone, ou une drum-machine) câblé sur l’entrée mini-jack. Bref, plus orienté musicien donc, mais une flexibilité qui pourra faire le bonheur des nomades.


Voilà, c’est tout pour cette année ! (et c’est déjà pas mal)

mercredi 7 décembre 2011

Maître micro, sur sa suspension perchée...


"Oublie pas de mettre ton bonnet!" me disait maman, tandis que je sortais emmitouflé de la tête au pied pour gagner les sentiers de l'école... Ces paroles (qui ne m'enchantaient guère à l'époque!) résonnent encore dans ma tête lorsque je prépare mes ustensiles de tournage.

Que ce soit sur le terrain ou en studio, le sondier se retrouve sans cesse confronté au problème du "bon, comment je vais l'attacher lui..." Je parle bien sûr des pinces et autres suspensions micros. Des micros de toutes formes, de toutes longueurs, et avec des diamètres différents s'il vous plaît! Si les formes "standard" existent (dynamique type SM57, canons, statiques petite membrane), il est parfois difficile de s'y retrouver lorsque vient le moment fatidique de l'achat, qui représente bien souvent un investissement non-négligeable. Aussi est-il important de considérer toutes les formes pratiques auxquelles vous allez devoir faire appel une fois le micro branché. Pour cet article, nous ferons le tour des suspensions micro dédiées à la prise de son pour l'image, TV, documentaire, cinéma etc... au bout d'une perche évidemment!

Dans la valise "typique" du preneur de son, on trouve bien souvent deux modèles incontournables, à savoir l'hypercardiode petite membrane, et le micro canon, dédiées respectivement à la prise de son en intérieur et en extérieur, bien qu'il n'y ait pas vraiment de règles strictes, un petit hypercardio fait très bien l'affaire sur le terrain, pourvu que les conditions météo soient favorables et que la cible du "micing" ne soit pas trop éloignée.
Les références sont connues, Schoeps CMC-MK41, Neumann KM185 pour les petits, et Neumann KMR81, Sennheiser 416 et Rode NT3G pour les grands (liste non exhaustive bien entendu). Dans un format ou dans l'autre, les dimensions de chaque modèle sont assez semblables, mais il n'est guère envisageable de choisir un modèle de suspension unique pour passer de l'un à l'autre, d'une part pour des raisons pratiques (on doit être capable de percher d'un micro à l'autre rapidement), et d'autre part pour des raisons physiques, une cage abritant un micro canon n'est pas acoustiquement adaptée pour y loger un statique de dimensions réduites de moitié, voire plus.

Il convient donc de définir le cahier des charges de ces deux solutions, prenons pour commencer le petit hypercardio, pour des raisons pratiques, on va rester sur un modèle comme le MK41, que je connais très bien, et qui a toujours eu ma préférence.

-Le statique petite membrane a pour avantage une taille réduite, autant lui joindre une suspension+bonnette la moins encombrante possible, qui puisse éventuellement tenir dans le fameux "audio-bag".
-L'ensemble doit être léger et maniable, rapidement démontable mais néanmoins solide.
-La configuration choisie doit être capable d'isoler efficacement les mouvements brusques, bruits de manipulation et éventuellement être capable de tolérer un vent moyen.

Naturellement, comme dans tout domaine, la guerre des constructeurs fait rage, mais si on passe outre des modèles un peu plus exotiques, le premier standard à apparaître chez tout distributeur est souvent Rycote, un peu le pionnier de la protection micro...
Rycote propose toute une gamme de suspensions, les "In-vision"... quel que soit le type de micro, il y a un modèle qui colle, et ces suspensions présentent l'avantage d'être très solide (corps en laiton, pinces "lyres") et abordables, environ une cinquantaine d'euros. Les lyres noires, assez souples, peuvent être remplacées par des grises, d'un matériau plus dur, qui sont bien plus tolérantes au poids d'une bonnette et aux orientations de micros "tête en bas". A conseiller fortement donc. Pour un MK41, un modèle comme l'inv7 est idéal, l'isolation est très bonne, et bien qu'il ne s'agisse pas du modèle le moins volumineux, ça reste le meilleur rapport qualité-prix à mon sens.

 inv7 + mk41

Un autre grand standard, c'est la fameuse "bouée", plus connue sous le nom de Shure A53m, et déclinée sous d'autres marques, difficile de faire moins encombrant! C'est vraiment le modèle standard et sans (mauvaises) surprises, ça peut durer toute une vie, c'est pas cher, ça isole très bien pour peu que la scène ne soit pas trop mouvementée et ça tient dans la poche. On retrouve souvent cette suspension dans le petit monde du JT, sa petite taille est très adaptée aux prises à la volée, où l'instinct et la rapidité demeurent des alliés inestimables. Beaucoup d’autres marques proposent le même type de suspension, à des diamètres de « bouée » variables, les plus larges étant plus tolérantes aux sursauts et « lâches », tandis que le modèle de Shure demeure assez rigide. Bref, ici c’est chacun ses goûts !

 Shure A53m

Une autre marche du podium, c'est Cinela. Relativement récente, cette marque française a su imposer au domaine de la prise de son de nouveaux standards de qualité, à n'en pas douter, il s'agit véritablement de la solution sans compromis. L'isolation est parfaite, la construction impeccable, et l'embase XLR intégrée permet de démonter la suspension d'une perche en un temps record, un gadget utile que les autres constructeurs ne proposent bien souvent qu'en option. Pour un schoeps MK41 par exemple, l'Osyx2 est impeccable, elle existe aussi dans une autre déclinaison, avec des attaches plus dures, à l'image des lyres grises de chez Rycote. Là aussi je conseille fermement l'acquisition de ce modèle dérivé, qui survivra à n'importe quelle bonnette et aux usages du temps. Le top du top donc, mais à prix 4 à 5 fois plus élevé que chez les modèles pré-cités... une plus-value néanmoins justifiée à mon sens, tant le produit respire la qualité et se démarque avec classe de ses concurrents.

 Osix2 + MK41 + W20, une combinaison gagnante!

Et le chapeau alors? Bah oui, il convient d'adjoindre à ce micro sur ressorts acoustiques une cage dite "anti-vent", qui dans son écrin protègera les micro des chocs, et lui épargnera les caprices d'une petite houle ou d'une action mouvementée. Là encore, il y a plusieurs écoles... Les bonnettes type "mousse" sont à proscrire dès lors qu'on quitte un milieu intérieur au calme monacal, ça peut dépanner, mais ça demeure inadapté. Une petite cage acoustique filtrée efficacement est bien plus évoluée, tant en terme d'efficacité que de durabilité (et de prix malheureusement). Là encore, Rycote a sa propre solution, via les Baby-Ball-Gag, intimement appelées "BBG", dont les 3 déclinaisons de même taille proposent 3 diamètres différents. Si la 20mm est parfaitement adaptée à un micro comme le MK41, le modèle 22mm est un bon compromis car il pourra abriter des micros plus gros, et il suffit d'un peu de gaffeur pour y loger notre précieux hypercardio... du bricolage certes, mais aussi une économie potentielle qui ne perd quasiment rien en efficacité. En outre, la BBG est un bon produit, qui tolère facilement un vent moyen, son seul défaut réside dans son poids conséquent, qui nécessite sans appel un modèle de suspension étudié, comme vu précédemment.

 Invision + lyre-grises + BBG, lourd mais costaud!

L'alternative, moins bourrine mais plus classieuse, est la Schoeps W20, autre figure de proue dans les collections automne/hiver pour micros. Plus fragile que sa petite soeur, elle demeure un incontournable et se marie à merveille avec n'importe quel modèle de capsule pluggée sur CMC6. Sa légèreté et sa taille compacte sont des qualités certaines qu'apprécieront les possesseurs de perches lourdes en alu, ou ceux qui ont facilement des crampes au bras. Elle peut s'adapter à n'importe laquelle des suspensions pré-citées, et je la préconise en alliance des suspensions Cinela, qui ne sont pas vraiment étudiées pour recevoir une BBG (même si là encore, le bricolage reste possible). Cependant, cet allié précieux pourrait bien ne pas résister à des conditions difficiles où les perches s'entrechoquent, l'alliage tissu/plastique n'est pas à même d'encaisser une lourde chute... Prudence donc!



Toujours dans la catégorie "No Fucking Compromise", Cinela présente la Zephyx, bonnette imposante qui vient se greffer avec élégance sur ses suspensions osyx... aux alentours de 1000 euros, on ne peut qu'attendre l'excellence et c'est bien de ça dont il s'agit! Cage de conception révolutionnaire, modèles de bonnettes pouvant encaisser des situations météorologiques extrêmes, et robustesse à toute épreuve... Rien à redire! Cependant, l'ensemble est plus imposant, et sa forme façon ballon de rugby se montre moins instinctive que le standard "zeppelin" lorsqu'il s'agit de pointer le micro sur sa cible, une habitude à prendre quoi... Ce choix fera le bonheur des baroudeurs en tout genre, qui malmènent leurs micros à l'autre bout du monde, mais pour les autres, les deux solutions pré-citées sont plus sages, surtout financièrement!

 Suspension Osyx + Bonnette Zephyx

Passons maintenant au micro-canon, dont l'usage diffère quelque peu de l'hypercardio...

-Les dimensions de ce micro imposent naturellement un choix de suspension adapté, dont les fixations en couvrent la quasi-totalité en longueur, afin de le maintenir au mieux.
-La forme un peu "sniper" de ces modèles incite à choisir un modèle de cage anti-vent profilée suivant la même forme, pour une "visée" plus confortable.
-Le micro-canon étant l'arme principale et multi-tâche du preneur de son, il doit pouvoir encaisser toutes les conditions possibles, de l'intérieur paisible à la tempête en pleine mer. Bref, l'ensemble suspension/bonnette doit être modulable suivant la situation encourue.

La solution Low-Cost existe, et on la retrouve très souvent! Il s'agit ni plus ni moins que d'une suspension standard accompagnée d'une bonnette de type "softie", c'est à dire un simple moulage tissu/caoutchouc/parfois plastique dans laquelle on insère le tube à interférences. La suspension peut prendre plusieurs formes, avec des "lyres", des cordons en tissu ou des gaines de caoutchouc... Ici encore Rycote se taille la part du lion, modèles universels, In-Vision... On retrouve également les excellentes suspensions de chez Cinela, mais également d'autres acteurs fameux comme la gamme K-Tek (très appréciée outre-atlantique), mais également Rode, Reinhardt etc... 

 Une "bouée" Rycote universelle

Bref, les combinaisons sont innombrables, encore plus chez les bonnettes! Il existe de nombreux modèles génériques, s'adaptant à la plupart des micros canons, et d'autres adaptés à certains produits. Naturellement, pour éviter les surprises, autant s'orienter vers cette deuxième option. Cependant, pour un budget avoisinant les 150 euros, il ne faut pas s'attendre à des merveilles, et cet ensemble pourra vite révéler quelques défauts, d'une part parce que la suspension ne couvre bien souvent qu'une partie du micro en longueur (mouvements du tube, isolation solide moins efficace), et d'autre part car les bonnettes de type "softies" sont généralement dépassées dès lors que le vent s'énerve un peu. Néanmoins, en condition normales, voilà un ensemble pratique et pas cher qu'il est toujours cool d'avoir sur soi pour ne pas trop s'encombrer.

 Autre solution économique, la série S de chez Rycote

Mais pour tout le reste, rien ne vaut la cage acoustique de type "Zeppelin", c'est clair! Sa grande taille permet d'abriter une suspension plus performante qui n'oublie aucun tronçon du micro, sa forme est adaptée, et le fait de pouvoir la recouvrir d'une fourrure et autre jerseys lui confère une tolérance à l'environnement à toute épreuve. Rycote est depuis des dizaines d’années la référence, et si les modèles et les matériaux ont évolué, la base reste la même, on retrouve donc chez tout bon revendeur les fameux kits complets comprenant suspension, bonnette, fourrure, jersey, conn-box (connecteur très pratique) et le petit peigne qui va avec… Toujours basé sur les fameuses « lyres », ce kit représente la solution tout terrain par excellence, pour un investissement pouvant aller de 400 à 600 euros. Autant dire qu’il serait très con de mettre de l’audio-technica premier prix dans un tel ensemble de choc… 

 Le kit complet Rycote, exhaustif!

Chez Cinela, là on sort carrément l’artillerie lourde, via les bonnettes Zephyx. De forme ovoïde, cette dernière est de taille imposante, ce qui pourra être considéré par certains comme un défaut éventuel. Mais sans doute l’encombrement (mais pas le poids !) est-il le prix à payer pour bénéficier d’un degré de qualité de construction au-delà de tout soupçon. N’ayant essayé qu’une fois cet ensemble avec un MKH416, je me garderais de lui porter un jugement définitif, mais pour un non-initié, le maniement de la chose n’est pas l’évidence-même. Tout d’abord sa forme n’est pas des plus pratiques pour une visée précise… vous me direz, c’est avec les oreilles que ça se passe, mais un appui visuel est toujours un petit plus, comme Rycote l’a compris. Par contre, niveau isolation, là on touche du doigt les astres, par vent très fort, par mouvements délirants, impossible de prendre cet ensemble à défaut… lors d’un prochain hiver nucléaire peut-être ?

 Dissection de la Zephyx

Alors oui je sais, il reste le MS, les autres marques etc… Mais je n’ai pas la prétention de détenir la vérité universelle sur la question, et il me reste beaucoup à découvrir. Ce petit guide n’avait pour prétention que de guider les non-initiés et éventuellement, de donner un coup de pouce aux monteurs/mixeurs qui, comme moi, s’aventurent de temps en temps sur le terrain ! Mine de rien, ça fait du bien de prendre l’air non ? Sortez couverts les gars.